Partager
BRADFORD, ON – Unifor dénonce la décision de la multinationale américaine Selig Group de délocaliser une importante partie de son équipement industriel de son usine de Bradford, en Ontario, vers une usine de Chicago, mettant ainsi en péril les moyens de subsistance de dizaines de travailleuses et travailleurs.
« Voilà encore un exemple illustrant l’urgence de protéger les emplois canadiens et d’empêcher les entreprises de profiter de la guerre commerciale américaine pour démanteler les installations manufacturières canadiennes, a déclaré Lana Payne, présidente du syndicat national Unifor. Les propriétaires de Selig se sont longtemps appuyés sur des fonds publics pour développer leurs activités à Bradford, seulement pour aujourd’hui priver de leur gagne-pain leurs fidèles employés et la communauté qui les a soutenus pendant des années. C’est inacceptable. »
La section locale 333 d’Unifor représente 50 travailleuses et travailleurs à l’usine de Bradford. La section locale du syndicat affirme que l’entreprise a confirmé le transfert de machines lourdes essentielles, notamment une découpeuse et une plastifieuse, représentant environ 65 % de la production totale de l’usine. La découpeuse devrait être retirée dans les prochaines semaines, suivie de la plastifieuse en juillet. Les deux seront acheminés vers l’usine américaine de Selig à Chicago.
Le syndicat alerte sur le fait que le transfert soudain de machinerie lourde pourrait entraîner la suppression d’une des trois équipes de production et la perte de 20 emplois syndiqués. Les équipements restants sur le site dépendent fortement de la production liée au matériel retiré, ce qui risque de compromettre davantage d’emplois.
« Au-delà du simple déplacement d’équipement, c’est l’avenir de nos emplois, de notre usine et de nos familles qui est en jeu, a souligné Lisa Marks, présidente de la section locale 333 d’Unifor. Nos membres sont furieux et inquiets. La construction de cette usine a nécessité des années de dur travail, de loyauté, de soutien de la communauté et d’investissements gouvernementaux. Or, Selig nous tourne aujourd’hui le dos. »
Des questions subsistent quant à l’applicabilité des tarif douaniers au titre de la Loi américaine sur les pouvoirs économiques en cas d’urgence internationale et quant à la conformité de Selig aux exigences de l’ACEUM (anciennement l’ALENA) en raison de décisions d’approvisionnement ou de problèmes d’accréditation.
Les installations de Selig ont ouvert leurs portes à Bradford en 2021, après des travaux de rénovation de plusieurs millions de dollars, financés en partie par des fonds municipaux dans le cadre du Plan d’améliorations communautaires des zones industrielles. L’usine produit des matériaux d’étanchéité et de ventilation pour l’emballage dans plusieurs secteurs, notamment l’alimentation et les boissons, les soins de santé et les produits chimiques.
Les pertes d’emplois potentielles à Selig surviennent à un moment où Unifor exhorte le gouvernement fédéral à appliquer et à élargir la Loi sur les mesures extraterritoriales étrangères afin de pénaliser les entreprises qui délocalisent leur production hors du Canada. Cliquez ici pour consulter le communiqué de presse d’Unifor sur la Loi sur les mesures extraterritoriales étrangères.
« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que nos emplois et nos communautés sont menacés par cette guerre commerciale, a ajouté Lana Payne. Le Canada doit disposer d’outils plus efficaces pour protéger les emplois dans le secteur manufacturier national, et cette situation illustre bien pourquoi nous devons recourir à la Loi sur les mesures extraterritoriales étrangères afin d’empêcher que d’autres équipements ne soient transférés aux États-Unis, ce qui exposerait davantage de Canadiennes et de Canadiens à la perte de leur emploi. »
Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant 320 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs, et pour leurs droits; il lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.
Pour toute demande de renseignements ou pour organiser une entrevue, veuillez communiquer avec Kathleen O’Keefe, directrice des communications d’Unifor, à @email ou au 416 896-3303.
