Unifor promet de protéger les emplois au Canada dans le cadre d'une manifestation monstre organisée à Windsor

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Une femme crie et lève le poing sur scène avec d'autres, en regardant la foule.
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WINDSOR—Poings dans les airs au son des cris de la foule, des milliers de membres d'Unifor, cheffes et chefs syndicaux ainsi qu'alliées et alliés ont pris d'assaut la Riverfront Festival Plaza à Windsor le 26 avril dans le cadre d'une puissante manifestation en opposition aux attaques du président américain Donald Trump contre les emplois canadiens. 

« Nous livrons le combat de notre vie, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d'Unifor. Ces emplois n'appartiennent pas à Donald Trump. Ce sont des emplois canadiens. Ce sont les emplois de membres d'Unifor et nous prendrons tous les moyens possibles pour les défendre et les protéger. »

C'est ici même à Windsor qu'en 1945, les travailleuses et travailleurs de Ford Motor Company ont gagné le droit de syndicalisation pour l'ensemble des travailleuses et travailleurs au pays, a ajouté Mme Payne. « Si Unifor ainsi que les travailleuses et travailleurs ont déployé autant d'énergie pour négocier des conventions collectives historiques, obtenir l'adoption de lois anti-briseurs de grève et accroître le pouvoir des travailleuses et travailleurs, ce n'est pas simplement pour laisser Trump détruire tout le travail accompli, a-t-elle déclaré à la foule. Pas aujourd'hui, pas demain, jamais! »

« Les Canadiennes et Canadiens achètent des voitures et des camions - deux millions par année au total, a lancé Mme Payne à l'intention des chefs des partis politiques cherchant à se faire élire. C'est pour cette raison que cette industrie est bien implantée au Canada. Si les fabricants veulent vendre leurs véhicules ici, ils doivent être prêts à les fabriquer ici! »

Des autobus remplis de membres d’Unifor provenant de plusieurs villes de l’Ontario, dont Brampton, Ingersoll, Kitchener, London, Oakville, Oshawa, St. Catharines et Toronto, ont convergé vers Windsor où ils ont participé avec des membres de la population locale à un immense rassemblement. À quelques pas seulement de la frontière entre les États-Unis et le Canada, ils ont promis de résister par tous les moyens nécessaires aux attaques du programme commercial du président Trump.

La directrice de la région de l'Ontario Samia Hashi a expliqué que bien que les tarifs douaniers soient la menace immédiate, le véritable enjeu de cette lutte est l'avenir du Canada. 

« Nous devons saisir cette occasion pour bâtir une économie plus durable et autosuffisante permettant de soutenir les travailleuses et travailleurs de toutes les provinces et de tous les secteurs », a-t-elle déclaré.

Des membres d’Unifor des secteurs les plus gravement touchés par la guerre commerciale, notamment l’automobile, les fournisseurs indépendants de pièces d’automobile et la foresterie, ont livré de puissants témoignages et se sont unis pour demander d’intensifier les pressions, tant au pays et qu’à l’étranger.

« Trump joue un jeu très dangereux qui a des répercussions sur la vie des travailleuses et travailleurs des industries américaine et canadienne de l'automobile, a déclaré James Stewart, président de la section locale 444 d'Unifor. Nous serons solidaires de chaque travailleuse et de chaque travailleur du secteur de l'automobile de notre pays. Nous lutterons pour protéger chaque emploi. »

Aujourd'hui, chaque fournisseur en Amérique du Nord est paralysé, a expliqué Emile Nabbout, président du Conseil des fournisseurs indépendants de pièces d'automobile d'Unifor et président de la section locale 195 dans une allocution passionnée.

« Il n'y a plus aucun nouvel investissement. Les coûts montent en flèche. Un grand climat d'incertitude règne. Ces tarifs douaniers imposés au Canada doivent être retirés », a déclaré M. Nabbout. 

« Nous ne pouvons pas revenir aux années [de l'ancien premier ministre] Harper. Nous ne pouvons pas placer tous nos espoirs dans des baisses d'impôts censées relancer la croissance économique. Cette approche n'a pas fonctionné par le passé. Elle ne fonctionnera jamais. Elle ne permettra jamais de bâtir l'industrie de l'automobile dont nous avons besoin.

John D’Agnolo, président du Conseil de l'automobile d'Unifor et président de la section locale 200 a pour sa part mentionné que le 16 janvier 2025 marquait le 60e anniversaire du Pacte de l'automobile entre le Canada et les États-Unis, un accord commercial qui a permis de solidifier le partenariat entre les deux pays dans l'industrie de l'automobile. 

Le Pacte de l'automobile prévoyait l'élimination des tarifs douaniers imposés sur les véhicules et les pièces d'automobile, dans la mesure où les fabricants automobiles construisaient autant de véhicules au Canada qu'ils en vendaient au pays. 

« Il n'est pas possible de détricoter une chaîne d'approvisionnement qui fonctionne de façon intégrée depuis 60 ans, a déclaré M. D’Agnolo. Toute attaque contre le Canada entraîne nécessairement de graves dommages des deux côtés de la frontière. Après tout, les fabricants vendent ici, ils fabriquent leurs véhicules ici. » 

Dans le secteur forestier, Katrina Peterson, présidente de la section locale 324 d'Unifor a lancé un appel au gouvernement en faveur de l'élaboration d'une stratégie industrielle.

« Nous avons besoin de leadership de la part de tous les gouvernements et de l'industrie pour qu'ils collaborent avec nous afin de soutenir la création d'un avenir plus durable pour les travailleuses et travailleurs forestiers du Canada », a lancé Mme Peterson à la foule.

Alicia Rivera, travailleuse de la santé faisant partie de la section locale 1106 d'Unifor a expliqué que si les guerres commerciales faisaient chuter notre économie, le financement des soins de santé en subirait les conséquences, ce qui accentuerait la pression exercée sur un système de santé déjà en manque de ressources.

« Nous savons ce qui se produit lorsque les travailleuses et travailleurs se taisent. Nous perdons des emplois. Nous perdons des services. Nous perdons des vies, a déclaré Mme Rivera. Nous ne sommes pas un facteur négligeable. Nous en avons assez d'attendre. Nous ne reculerons pas. »

Sa collègue du secteur des soins de santé Jennifer Cloutier-Kennedy a quant à elle mis l'accent sur le fait que cette lutte ne visait pas seulement les travailleuses et travailleurs de l'industrie de l'automobile ou du secteur manufacturier, mais qu'il s'agissait bel et bien d'un combat pour toutes et pour tous.

« Cette lutte est pour les travailleuses et travailleurs de la santé qui n'ont pas eu de journée de congé depuis plusieurs mois, ou les travailleuses et travailleurs des usines dont l'emploi risque d'être transféré de l'autre côté de la frontière, ou encore les travailleuses et travailleurs du secteur public qui craignent les effets des prochaines coupes budgétaires, a déclaré Mme Cloutier-Kennedy, vice-présidente de la section locale 2458. 

« Ce rassemblement est notre réponse collective aux trop nombreuses mauvaises ententes commerciales, à un système qui demande toujours aux travailleuses et travailleurs de porter le fardeau pendant que les millionnaires continuent d'empocher les bénéfices. »

Se tenant aux côtés d’Unifor, Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada, a dénoncé l’agressivité des politiques américaines et demandé une réponse nationale unie.

« Continuez de vous faire entendre, restez unis et demeurez prêts. Montrons-leur que nous faisons toutes et tous partie d'Équipe Canada, a déclaré Mme Bruske. « Ensemble, nous sommes plus forts. Ensemble, nous gagnerons. »

Mme Payne a conclu en lançant un message de solidarité et de mobilisation à la foule. 

« Jouons du coude, a-t-elle conclu. N'oubliez pas que rien ne peut venir à bout de notre détermination, pas Donald Trump et certainement pas les patrons. Rien ne peut venir à bout de notre solidarité, parce que nous avons travaillé fort pour bâtir cette unité.»

Unifor exige des actions immédiates et audacieuses pour renforcer la résilience économique du pays et protéger la souveraineté canadienne, dont les suivantes :

  • Des représailles tarifaires stratégiques pour répondre aux politiques américaines déloyales.
  • Des pénalités pour les entreprises qui déplaceront leurs emplois ou leurs activités hors du Canada en réaction aux tarifs douaniers.
  • Des mesures de soutien du revenu améliorées pour les travailleuses et travailleurs déplacés.
  • Des politiques d’approvisionnement « Achetez canadien » pour garder les deniers publics dans le pays.
  • La gestion des exportations et la transformation au Canada de nos ressources naturelles.
  • Des programmes de secours d’urgence pour empêcher les mises à pied et assurer la poursuite des activités essentielles.

Regardez la vidéo de la manifestation et participez à la lutte sur le site ProtegeonsLesEmplois.ca.

Consultez les photos de la manifestation.