Lettre au Premier ministre Moe demandant que la violence entre partenaires intimes soit déclarée comme étant une épidémie

Main Image
Image
Quelques travailleuses et travailleurs prennent la pose avec Lana Payne en portant des affiches sur lesquelles on peut lire : Protégeons les emplois canadiens ».
Partager

L’honorable Premier ministre Scott Moe, M.A.L.
Premier ministre de la Saskatchewan

Objet : Épidémie de violence entre partenaires intimes

Bonjour Monsieur le Premier Ministre Moe,

Nous vous écrivons aujourd’hui, en cette période des 16 jours d’action contre la violence faite aux femmes, afin de demander à votre gouvernement de reconnaître officiellement la violence entre partenaires intimes comme étant une épidémie. 

Unifor comprend depuis longtemps l'importance de soutenir les travailleuses et les travailleurs hors de leur milieu de travail. Nous sommes donc préoccupés par les répercussions sur nos membres de la violence fondée sur le sexe et de la violence entre partenaires intimes, deux problèmes qui sont de plus en plus graves et répandus au Canada. 

La violence entre partenaires intimes a augmenté de façon spectaculaire pendant les confinements de la pandémie et n’a pas diminué depuis. La violence entre partenaires intimes constitue encore une menace majeure pour le bien-être et la vie des femmes dans le monde entier.

Déclarer que la violence entre partenaires intimes est une épidémie dénote sa gravité, favorise une plus grande prise de conscience et plaide en faveur d’une réponse globale de la part des autorités de santé publique et des décideurs de la sphère politique. Cette recommandation figure dans le Plan d'action national contre la violence faite aux femmes et aux filles, ainsi que dans le rapport d'enquête du comté de Renfrew (Ontario) et dans le rapport de la Commission des pertes massives (Nouvelle-Écosse).

Au Canada, tous les six jours, une femme est tuée par un partenaire intime ou un ancien partenaire intime. Près de la moitié – 44 % – des femmes canadiennes déclarent avoir subi une forme de violence entre partenaires intimes et sont, de manière disproportionnée, les victimes des formes les plus graves de violence.

En 2021, la Saskatchewan a enregistré un taux de cas de violence entre partenaires intimes plus de deux fois supérieur à celui du reste du Canada. 

Puisqu'il s'agit d'une urgence de santé publique généralisée, il est nécessaire de la déclarer comme étant une épidémie. Les victimes de la violence entre partenaires intimes courent un risque plus élevé de souffrir d’un mauvais état de santé général et de problèmes de santé mentale, notamment de dépression et de troubles cognitifs, en plus d’être plus susceptibles d’obtenir de mauvais résultats scolaires.

Pour répondre à l'urgence de cette situation, nous vous demandons de prendre immédiatement des mesures pour déclarer que la violence entre partenaires intimes est une épidémie. En reconnaissant ce problème comme étant une épidémie, votre gouvernement pourrait commencer à allouer des ressources et du financement aux services de prévention, d’information et de soutien. Dans votre province en croissance, reconnaître ce problème comme étant une épidémie permettrait d’améliorer la sécurité et la santé publique pour les générations à venir.

Unifor s'engage à atteindre cet objectif et à continuer non seulement de soutenir les survivantes et les survivants, mais également de prévenir d'autres actes de violence.

Nous vous remercions de tenir compte de ces préoccupations. Nous serions heureux de discuter plus longuement de ces questions avec vous dès que possible.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre haute considération.
                                                                        
Lana Payne                                                    Gavin McGarrigle
Présidente nationale d’Unifor                     Directeur de la région de l’Ouest d’Unifor