Faits et chiffres du secteur
Faits et chiffres du secteur | |
PRODUCTION | |
PIB sectoriel Part du PIB du Canada | 182,7 G$ 9,2 % |
EMPLOI | |
Emploi total Changement en 10 ans | 2 385 550 +33,2 % |
Pourcentage du personnel à temps partiel | 20,2 % |
Salaire horaire moyen | 35,34 $/h |
Changement du salaire réel en 10 ans | -1,4 % |
Moyenne des heures travaillées par semaine | 31,0 |
ENVIRONNEMENT | |
Émissions de gaz à effet de serre (2022) Changement en 10 ans Part des émissions totales de l’industrie canadienne | 1 820 kt -13,8 % 0,06 % |
MAIN-D’ŒUVRE | |
Taux de couverture syndicale | 54,0 % |
Membres d’Unifor dans le secteur | 35 000 |
Part de l’effectif total d’Unifor | 10,9 % |
Nombre d’unités de négociation d’Unifor | 350 |
Unifor dans le secteur des soins de santé et services sociaux
La présence d’Unifor dans le secteur s’est étendue ces dernières années. Ce secteur regroupe 35 000 membres, soit près de 11 % de l’effectif total d’Unifor, répartis dans plus de 350 unités de négociation, avec une forte concentration régionale en Ontario et en Nouvelle-Écosse. Les membres d’Unifor du secteur des soins de santé travaillent dans différents milieux de soins, notamment dans des hôpitaux, des établissements de soins de longue durée, des résidences pour personnes âgées et des cliniques, ainsi que pour des fournisseurs de services paramédicaux d’urgence et des fournisseurs de soins à domicile. Les membres des services sociaux d’Unifor fournissent des services axés sur les femmes, les communautés autochtones, les adultes ayant une incapacité, les jeunes et les services de garde d’enfants.
Certains segments du secteur sont financés par l’État et les employeurs sont des entités publiques, comme des hôpitaux et des services d’urgence. D’autres segments du secteur sont composés d’employeurs privés qui ont conclu des contrats avec des organismes gouvernementaux (p. ex. pour des soins à domicile), reçoivent des subventions du gouvernement pour une partie de leurs activités (p. ex. les établissements de soins de longue durée et les services sociaux) ou sont entièrement financés par le secteur privé (p. ex. les résidences pour personnes âgées).
La taille des unités de négociation d’Unifor dont les membres travaillent dans des hôpitaux est très variée, allant d’aussi peu que deux membres jusqu’à 1 750 membres. Dans les établissements de soins de longue durée, la taille des unités de négociation est variée et quelques unités ont le même employeur, qui est souvent un organisme ou un employeur privé. Dans les services sociaux, la plupart des unités de négociation font partie de petits lieux de travail où les activités sont très dépendantes d’un financement direct du gouvernement.
Principaux employeurs d’Unifor | Nombre approx. de membres |
Extendicare | 3 100 |
Centre de soins de santé St-Joseph (London) | 1 750 |
Centre des sciences de la santé de London | 1 650 |
Northwood Care | 500 |
Situation actuelle
Le secteur des soins de santé et services sociaux figure parmi les grands secteurs canadiens et il est l’un des plus importants sur le plan économique. Les importantes contributions des travailleuses et travailleurs de ce secteur ont été largement reconnues depuis le début de la pandémie de COVID-19. Plus d’un million de personnes sont employées, entre autres, dans les hôpitaux, les établissements de soins de longue durée, les résidences pour personnes âgées et les établissements de soins pour bénéficiaires internes.
Bien que la pandémie se soit atténuée, les hôpitaux, les établissements de soins de longue durée et les résidences pour personnes âgées peinent à pourvoir les postes vacants existants tout en cherchant, en même temps, à embaucher du personnel supplémentaire pour répondre aux besoins des nouveaux programmes de soins de santé. Les taux de stress et d’épuisement professionnel demeurent élevés parmi les professionnels de la santé, ce qui pousse bon nombre d’entre eux à quitter définitivement le secteur ou à prendre un congé bien mérité pour récupérer. Les coûts liés aux soins de santé augmentent rapidement et dépassent souvent les augmentations du financement alloué par les différents ordres de gouvernement. Ces difficultés obligent les fournisseurs de soins de santé à s’adapter et à innover pour maintenir la qualité des soins prodigués et forcent le gouvernement à orienter des ressources supplémentaires afin de garder en place un secteur public, accessible à tous et mis en œuvre en suivant des normes minimales de soins coercitives. Les fournisseurs de services privés et à but lucratif jouent un rôle de plus en plus grand dans le secteur canadien de la santé, ce qui soulève des inquiétudes par rapport à la qualité, à l’abordabilité et à l’équité des services.
Les organismes de services sociaux font face à une demande accrue pour leurs services. Malgré la valeur ajoutée par les travailleuses et travailleurs des services sociaux à l’économie canadienne, les différents organismes pour lesquels ils travaillent voient leurs niveaux de financement plafonner. Les travailleuses et travailleurs du système de la santé sont souvent contraints de faire plus avec moins, ce qui a pour conséquence que beaucoup d’entre eux souffrent de stress, d’anxiété et d’épuisement professionnel.
Les soins de santé et les services sociaux reçoivent généralement des fonds des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Ces dernières années, le gouvernement fédéral a conclu des ententes de financement bilatérales de 10 ans avec les provinces et les territoires qui prévoient des augmentations de 5 % du Transfert canadien en matière de santé pour les cinq premières années et du financement ciblé pour les priorités stratégiques. Cette injection de fonds très nécessaires aidera les gouvernements des provinces à financer leurs soins de santé, mais elle sera loin de suffire pour stabiliser l’ensemble du système.
Figure 1 : Emploi 2004 – 2024
Figure 2 : Salaire nominal par rapport au salaire réel (2014 = 100)
Aller de l’avant : Développer le secteur des soins de santé et services sociaux
Le gouvernement fédéral a récemment instauré le Régime canadien de soins dentaires, qui couvre les citoyennes et citoyens qui n’ont pas d’assurances et dont le revenu familial est inférieur à 90 000 $, ainsi que la première phase d’un programme d’assurance-médicaments, qui couvre les médicaments et les produits liés à la contraception et au traitement du diabète. Toutefois, le gouvernement fédéral doit tenir sa promesse de mettre en œuvre un programme d’assurance-médicaments complet et universel.
Les provinces et les hôpitaux, en particulier, continuent d’avoir de la difficulté à répondre aux demandes de services d’une population croissante et vieillissante avec les allocations de fonds actuelles. Par conséquent, beaucoup de gens se tournent vers des fournisseurs de services du secteur privé pour combler les lacunes du système public. Ces dernières années, plusieurs provinces ont considérablement étendu la prestation de diverses chirurgies et procédures diagnostiques à des tiers du secteur privé et à but lucratif. Entre-temps, la majorité des services de soins de longue durée continuent d’être fournis par des entreprises privées qui cherchent avant tout à engranger des bénéfices plutôt que de rémunérer équitablement leur personnel et d’offrir de meilleurs soins aux bénéficiaires.
Dans tous les sous-secteurs de la santé, surtout dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée, les employeurs font appel à des agences de placement pour remédier à la pénurie de personnel. Dans le secteur des soins de santé, le recours aux agences de placement a augmenté de 500 % à l’échelle du pays depuis l’exercice 2020-2021, et coûté aux contribuables canadiens plus de 1,5 milliard de dollars pour l’exercice de 2024. Le recours continu aux agences de placement est un moyen coûteux et inefficace de résoudre la pénurie de personnel. Pour stabiliser la main-d’œuvre dans ce secteur, il faut plutôt améliorer le régime de rémunération global des travailleuses et travailleurs de la santé et encourager les immigrantes et immigrants ainsi que les jeunes Canadiennes et Canadiens à faire carrière dans le domaine de la santé.
Recommandations pour le développement du secteur
- Entreprendre une deuxième phase pour la mise en œuvre du programme d’assurance-médicaments fédéral afin de mettre en place dès que possible un programme d’assurance-médicaments complet et universel.
- Mettre fin au recours d’agences de placement privées à but lucratif dans tous les sous-secteurs des services sociaux et de santé.
- Régler les problèmes liés au recrutement et au maintien en place du personnel dans tous les sous-secteurs des services sociaux et de santé en respectant les travailleuses et travailleurs et en les rémunérant équitablement.
- Mettre fin aux établissements de soins de longue durée à but lucratif et veiller au respect des normes de soins obligatoires du secteur.
- Assurer l’application de la Loi canadienne sur la santé et empêcher la privatisation d’autres services de soins de santé.