Comment le projet de loi S-221 peut améliorer la sécurité des chauffeurs de transport en commun au Canada

Les opérateurs de véhicules de transport en commun fournissent un travail essentiel aux collectivités et à notre économie.

Or, les chauffeurs, qu’ils travaillent dans des autobus, des taxis ou des traversiers, sont confrontés à des épisodes quotidiens de violence et de harcèlement au travail. Examinez ces faits alarmants :

  • Près de 2 000 agressions contre des chauffeurs d’autobus sont signalées chaque année au Canada.
  • Seulement dans la grande région métropolitaine de Vancouver, 251 incidents de voies de fait contre les chauffeurs d'autobus ont été rapportés entre 2012 et 2013, soit une voie de fait signalée tous les trois jours.
  • Les chauffeurs de taxi au Canada ont enregistré le plus haut taux d’homicide lié au travail en 2011, un taux plus élevé que celui des policiers.

Encore plus grave : la plupart des incidents de violence, d’intimidation et de harcèlement sur les opérateurs de véhicules de transport en commun et les chauffeurs de taxi ne sont pas signalés.

Les attaques peuvent laisser des séquelles physiques et mentales pendant des années.

Les chauffeurs de transport en commun ne devraient pas se rendre au travail en craignant de se faire frapper, agresser sexuellement, menacer de mort, de recevoir un coup de poing ou de pied, de se faire cracher dessus ou menacer avec une arme. Lors d’une réunion au Conseil canadien d'Unifor en 2014, les chauffeurs de transport en commun ont livré des témoignages personnels de voies de fait, de harcèlement et de dégradation qui ont laissé des traumatismes durables ainsi qu’une incapacité permanente (dans certains cas).

Le projet de loi S-221 est un pas dans la bonne direction.

Exiger de la part des juges qu'ils prennent en considération l'emploi de chauffeur de transport en commun comme une « circonstance aggravante » en ce qui a trait à la détermination de la peine imposée pourrait aider les chauffeurs à retrouver un sentiment perdu de dignité et de respect. Cela pourrait apporter un peu de paix d’esprit aux travailleuses et travailleurs devenus victimes d’abus sauvage, et être un élément plus dissuasif pour de potentiels agresseurs.

Le projet de loi S-221 est un autre outil de notre boîte à outils pour des initiatives visant à renforcer les politiques de sécurité et de signalement au niveau du lieu de travail pour les chauffeurs, tout en insistant sur l’importance d’investissements des employeurs dans la mise à jour des mesures de sécurité, de supervision et de formation des chauffeurs, ainsi qu’une pleine participation des chauffeurs aux protocoles de sécurité.

Nouvelles