Premier événement sur les femmes lesbiennes, bisexuelles, transsexuelles et intersexuelles à se dérouler à l’intérieur de l’édifice des Nations Unies

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Lisa Kelly fait partie d’une délégation internationale de dirigeantes syndicales qui assisteront à la 59e séance de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies du 9 au 20 mars 2015 à New York. Cette séance marquera le 20e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, adoptés par des États qui s’étaient engagés à passer à l’action sur un grand nombre d’enjeux touchant les femmes et les filles, y compris la violence, la pauvreté, l’éducation et la formation, ainsi que le pouvoir et la prise de décision.

La délégation syndicale cherche à inclure les droits des femmes dans le Programme de développement pour l’après-2015 des Nations Unies et recommandera vivement aux États de prendre des mesures audacieuses et immédiates pour mettre en œuvre le programme d’action de Beijing.

Voici le deuxième article qu’a publié Lisa Kelly sur son blogue depuis New York :

La journée du 9 mars s’est conclue par un panel animé par ma nouvelle héroïne, Lydia Alpízar Durán, directrice administrative de l’Association pour les droits de la femme et le développement.  Mme Durán, une intervenante de la société civile, a prononcé un discours lors de la séance d’ouverture. Elle y a souligné le travail inlassable qu’accomplissaient les femmes et les filles membres de différents groupes et mouvements diversifiés pour transformer le monde.  Elle a parlé avec assurance du peu de progrès réalisé sur le plan de l’égalité.   Elle nous a fait remarquer que « le manque criant d’engagement politique et de ressources financières, la misogynie et le sexisme purs et simples ainsi que la montée du fondamentalisme religieux ont une incidence sur la qualité des ententes conclues par les États, que ce soit sous la tutelle des Nations Unies ou à d’autres échelons. » Tous ces facteurs ont empêché les États et les autres parties concernées de respecter les principaux engagements qu’ils avaient pris à Beijing il y a 20 ans.

Mme Durán a mentionné que la tendance inquiétante de la criminalisation de la dissidence sociale, de la répression et de la contraction de l’espace démocratique dans bien des pays coïncidait avec les récents événements survenus au Canada.  Elle a précisé que cette tendance se répercutait sur les Nations Unies et entravait la pleine participation de la société civile. « Le processus de négociation prévu dans la déclaration politique que la Commission de la condition de la femme adoptera aujourd’hui, dont la société civile est en grande partie exclue, représente un pas en arrière, a-t-elle affirmé. Vingt ans après Beijing, nous ne pouvons pas nous permettre de reculer. »

  1. À la fin de la journée, Mme Durán a animé le premier panel sur les droits des femmes lesbiennes, bisexuelles, transsexuelles et intersexuelles à se tenir à l’intérieur de l’édifice des Nations Unies. Le panel portait plus précisément sur le rôle du gouvernement dans la lutte contre la discrimination contre les femmes lesbiennes, bisexuelles, transsexuelles et intersexuelles dans différentes régions du monde.  Mme Durán a déclaré qu’elle était une militante lesbienne et féministe et nous a encore une fois demandé de célébrer nos gains.

Le panel, composé de sept représentants gouvernementaux et des Nations Unies, a cité des exemples de pratiques exemplaires et de défis dans des pays et des régions comme les Pays-Bas, Aruba, les Philippines et l’Union européenne. Tous les panélistes ont reconnu la différence entre l’égalité juridique et la pleine égalité dans les faits.  En outre, ils ont convenu que l’égalité des femmes lesbiennes, bisexuelles, transsexuelles et intersexuelles faisait partie de l’atteinte de la pleine égalité pour les femmes et les filles.

Pendant la période de questions et de réponses, un membre du public a reproché à Mme Durán de ne pas avoir mentionné les mères et les enfants à naître dans son discours d’ouverture. Il a poursuivi avec une question qui laissait entendre que les lesbiennes n’avaient pas d’enfants.  Mme Durán lui a répondu avec tact et grâce que le panel devait rapidement clore la séance, car, en tant que mère lesbienne, elle devait aller coucher son fils.