Les remarques intolérantes et racistes révèlent au grand jour l’idéologie des conservateurs

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Par Jerry Dias

Si quelqu'un doit se sentir coupable, c'est bien Rick Hillier.

Coupable d'intolérance.

Coupable d’avoir dit n’importe quoi.

Coupable de s'être rendu complètement ridicule.

Et, cette semaine encore, coupable d'avoir, par désinvolture, et apparemment au nom de l'humour bon marché, mis en doute l'intégrité d'un ministre fédéral intègre par ses commentaires désinvoltes.

Dans un moment contrastant avec tout ce que Rick Hillier, un député de l'est de l'Ontario, serait incapable d'égaler, le ministre fédéral de la Famille, des Enfants et du Développement social Ahmed Hussen a récemment parlé de ses expériences de racisme au Canada.

Ahmed Hussen, le premier Canadien d'origine somalienne à siéger au cabinet, a fait preuve d'une grande force et d'une grande compassion en racontant qu'il était suivi chaque fois qu'il entrait dans un magasin, et comment « instinctivement, mon dos se raidit lorsqu'une voiture de police passe derrière moi lorsque je conduis ».

Ce fut un moment d'honnêteté et de vulnérabilité destiné à aider ceux qui souffrent devant les incidents racistes aux mains de la police au Canada et aux États-Unis, incidents qui déchirent des dizaines de villes américaines déjà poussées au bord du gouffre par la COVID-19.

Rick Hillier n'a rien ressenti.

« Une conscience coupable? », a-t-il tweeté.

Sérieusement?

En trois mots, Rick Hillier n'a pas seulement affiché sa propre ignorance, il a lancé une remarque raciste dégoûtante contre un homme décent.

Tout un exploit. Non pas que je sois surpris.

Rick Hillier a été expulsé de son propre parti l'année dernière par le premier ministre conservateur de l'Ontario, Doug Ford, après avoir manqué de respect aux parents d'enfants autistes en répondant par « blablabla » lorsqu'ils ont fait part de leurs inquiétudes concernant les coupes effectuées par le gouvernement de Ford.

Rick Hillier a un passé de comportement irrespectueux. En 2017, le canton de Tay Valley, dans sa circonscription d'origine, l'a déclaré coupable d'avoir intimidé le personnel du canton. Rick Hillier avait même refusé de participer à l'enquête.

En 2016, il a été contraint de s'excuser après avoir tenu des propos désobligeants à l'égard de la cheffe du NPD Andrea Horwath après qu'elle ait porté un couvre-chef en parlant à un ecclésiastique musulman.

Il a aussi un jour qualifié de « cinglés » les membres de l’Association des propriétaires terriens de Lanark, un groupe qu'il a fondé.

Tout cela montre un manque de respect à l’égard des autres de la part d’un homme enclin à l'intolérance, à l'intimidation et au racisme tout en se cachant derrière des tentatives d'humour puériles pour garder les projecteurs sur lui-même.

Le pire, c'est qu'il n'est pas seul. Trop de ses anciens collègues conservateurs ont prouvé qu'ils n'étaient guère mieux ces derniers temps.

Prenez Ed Ammar. Le président fondateur du Parti conservateur uni du premier ministre Jason Kenney a répondu à l'histoire touchante de racisme systémique d’Ahmed Hussein par un tweet raciste de son cru : « N'amène pas ça au Canada, espèce de minable. »

Il s'est excusé par la suite, mais dans le processus, il a miné la sécurité de toute personne de couleur.

Puis Stockwell Day, juste au moment où nous pensions pouvoir enfin l’oublier, il sort de nulle part pour nier l'existence d'un racisme systémique au Canada, et a même essayé de comparer l'intimidation à laquelle il a été confronté dans son enfance pour avoir porté des lunettes au racisme mortel auquel sont confrontées les personnes de couleur.

Stockwell Day a rapidement été renvoyé du conseil d'administration de Telus à cause de ses remarques, et a ensuite démissionné de son poste de conseiller stratégique au cabinet d'avocats McMillan LLP.

« Chez McMillan LLP, nous pensons que le racisme systémique est réel et qu'il ne peut être combattu que lorsque chacun d'entre nous – en tant qu'individus et organisations – s'engage à apporter des changements significatifs », a tweeté Teresa Dufort, associée et PDG de McMillan.

Les conservateurs aiment bien se demander pourquoi je suis si dur avec eux, pourquoi je continue à critiquer leurs opinions rétrogrades et à dénoncer leurs politiques destructrices – et à encourager les gens à voter pour n'importe qui d'autre qu'eux.

Vraiment? Relisez la chronique. Ce n'est pas moi. C'est vous.