La politique de sécurité frontalière de Donald Trump nuit à notre humanité commune

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Au cours des dernières semaines, Donald Trump nous a vraiment montré l’ampleur de sa cruauté.

L’administration Trump a séparé des enfants, y compris des bébés et des bambins, de leurs parents à la frontière entre les États-Unis et le Mexique sous prétexte que les parents ont commis un crime en essayant d’échapper à la violence dans leur pays et d’offrir une vie meilleure et plus sécuritaire à leur famille.

Sous la pression politique, Donald Trump a légèrement reculé en établissant un décret présidentiel, mais il n’a jamais levé le petit doigt pour aider à réunir les familles séparées.  Il en a plutôt rajouté.

Les enfants sont apparemment détenus dans l’ensemble des États-Unis, des milliers d’entre eux ne sachant pas où ils sont, où sont leurs parents ou même s’ils les reverront un jour.

Et malgré les insinuations racistes de Donald Trump voulant que ces mesures extrêmes soient nécessaires pour éloigner les enfants des « gangs », certains rapportent qu’un adolescent de 15 ans a sauté une clôture et s’est enfui d’un Walmart qui avait été converti en un centre de détention pour enfants.

J’ai bien peur que ce jeune homme apeuré et affamé, se retrouvant dans un pays étranger après avoir été séparé de force de sa famille, soit maintenant un candidat parfait pour un gang qui peut lui offrir un certain niveau de sécurité économique, exactement ce que Donald Trump a dit qu’il tentait d’éviter.

Quel échec!

Certains déclarent maintenant que Donald Trump a dit que les demandeurs d’asile qui se présentent à la frontière devaient être expulsés du pays immédiatement, sans juge ni tribunal.

 

Il est vraiment choquant de voir que le président des États-Unis peut simplement écarter l’application régulière de la loi, protégée par la constitution de son propre pays. Il est encore plus choquant de voir ses sympathisants l’applaudir, citant même la Bible pour se justifier.

Je suis un enfant d’immigrants. Je peux vous dire qu’il n’a jamais été facile pour quiconque de décider d'éloigner sa famille de la seule vie qu’elle ait connue.

Pour les parents du Mexique, du Honduras, d’El Salvador et des autres pays latino-américains qui se présentent à la frontière des États-Unis, la décision est encore plus difficile. Bon nombre d'entre eux ont dû traverser plusieurs frontières pour y parvenir, risquant ce faisant des confrontations avec des gangs violents et la police.

Les politiques cruelles de cette administration ont été condamnées partout dans le monde, y compris par mon propre syndicat, Unifor.

La compassion doit faire partie de la politique d’immigration de tous les pays du monde. Donald Trump tente de justifier sa cruauté en disant que les États-Unis ont besoin d’un système d'immigration ordonné et fondé sur le mérite.

Tous les pays en ont besoin, mais un tel système ne devrait pas les empêcher de faire preuve de compassion le cas échéant pour assurer la sécurité des autres.

C’est dans cet esprit que le Canada a accueilli des milliers de réfugiés syriens en 2015. Alors que nous célébrons le Canada, nous devrions être légitimement fiers de notre système d’immigration mixte qui permet à la fois de faire preuve de compassion et d’établir des règles.

Bien sûr, nous ne pouvons pas nous montrer trop prétentieux à cet égard. Par le passé, le Canada a malheureusement lui aussi déjà séparé des familles, surtout des familles autochtones dans le contexte des pensionnats et de la rafle des années 1960, plaçant des enfants en adoption dans des familles blanches contre le gré des parents.

L’important est de réparer les dommages causés par ces horribles politiques et de demeurer vigilants afin de nous assurer que cette situation ne se reproduise jamais, ici ou ailleurs.