Un syndicat exhorte Ottawa et le gouvernement ontarien à conserver leurs parts dans General Motors

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Le président national d’Unifor a exhorté le gouvernement fédéral et le gouvernement de l’Ontario à conserver leurs parts dans General Motors, plutôt que de les vendre à des investisseurs financiers.

Jerry Dias, président du syndicat formé pendant le weekend de la fête du Travail par l’union des Travailleurs canadiens de l'automobile et du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier, a fait valoir son point de vue dans une lettre envoyée au ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, et au ministre des Finances de l’Ontario, Charles Sousa.

Jerry Dias a souligné que les actions de GM vont continuer de prendre de la valeur dans les prochaines années alors que l’industrie nord-américaine de l’automobile retrouve un volume de ventes et renoue avec la rentabilité. « Vendre maintenant la participation publique dans le capital de cette compagnie privera les Canadiens de la possibilité de partager directement ce progrès continu », a-t-il écrit.

Plus important encore, selon Jerry Dias, le fait de conserver une participation publique dans la compagnie contribuerait à assurer que les futures activités de fabrication de GM au Canada reflètent de manière équitable la contribution des Canadiens au redressement de la compagnie.

« Il est essentiel que nous utilisions tous les outils décisionnels pour faire en sorte que GM et les autres fabricants automobiles au Canada maintiennent leurs activités ici et favorisent leur croissance », a-t-il écrit. « Ce n’est tout simplement pas suffisant pour un territoire de compétence comme le Canada de se rendre compétitif sur le plan des coûts, et ensuite d’attendre que les multinationales se précipitent à nos portes. »

Jerry Dias a souligné que plusieurs pays dans le monde conservent une participation publique minoritaire au capital des fabricants automobiles et autres entreprises stratégiques. Il a fait allusion à la France (qui détient 15 % du capital de Renault), à l’État allemand de la Basse-Saxe (20 % de Volkswagen), et à des fonds de développement nationaux et des fonds souverains qui détiennent des parts considérables dans plusieurs autres fabricants automobiles européens et asiatiques. Une propriété publique partielle est une manière de s’assurer que ces compagnies restent loyales aux territoires de compétence qui les ont rendues rentables, a-t-il affirmé. « Ce n’est pas une coïncidence, a écrit Jerry Dias, que Volkswagen n’ait pas fermé une seule usine d’assemblage en Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. »

Le président du syndicat a insisté sur le fait que les coûts de main-d’œuvre de l’industrie de l’automobile au Canada (y compris pour les employés nouvellement embauchés) sont pleinement concurrentiels avec ceux des États-Unis, même lorsque le taux de change du dollar canadien est surévalué comme en ce moment. En dépit de ce fait, a averti Jerry Dias, les gouvernements doivent jouer un rôle proactif pour renforcer de futurs engagements d’investissement, et le fait de conserver leur participation en actions les aiderait à atteindre cet objectif.

La version complète de la lettre de Jerry Dias aux deux ministres des Finances peut être consultée à l’adresse flaherty-sousa.pdf. Unifor représente près de 40 000 travailleurs dans les secteurs de l’assemblage et des pièces automobiles au Canada, y compris chez General Motors.