Les travailleuses et travailleurs du commerce de gros et de détail s’apprêtent à faire des gains à la table de négociation alors que des changements s’annoncent dans leur milieu de travail

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Le secteur canadien du commerce de détail, du commerce de gros et de l’entreposage fait face à un bouleversement technologique majeur, alors que les achats en ligne sont de plus en plus populaires, que les consommateurs adoptent de nouveaux comportements de consommation et que l’automatisation prend de l’ampleur. Ces changements soulèvent de sérieuses questions quant à l’avenir des emplois dans ce secteur, de nos demandes de négociation et de notre capacité à recruter de nouveaux membres.

Plus d’une centaine de membres ont assisté à la deuxième conférence du secteur du commerce de détail et de gros d’Unifor, qui s’est déroulée à Port Elgin, en Ontario, du 12 au 14 avril 2019.

Sous le thème « Faire des gains dans un contexte de changement – Faire progresser le Programme d’action d’Unifor dans le secteur du commerce de détail et de gros », la conférence du secteur du commerce de détail et de gros a permis aux travailleuses et travailleurs de ce secteur de discuter des nouveaux défis qui touchent leurs milieux de travail et de continuer à miser sur la stratégie de négociation et d’action politique du syndicat, donnant lieu à des améliorations historiques des salaires et des horaires ainsi qu’à d’autres gains pour les travailleuses et travailleurs du commerce de détail depuis 2015. Les sections locales d’Unifor se préparent actuellement à renégocier, au cours des deux prochaines années, les conventions collectives de plus de 10 000 travailleuses et travailleurs de supermarchés d’un bout à l’autre du Canada, à commencer par les épiceries Metro de la région de Toronto en juillet.

Unifor représente plus de 20 000 membres qui travaillent dans des boutiques, des supermarchés, des entrepôts d’alimentation, des pharmacies, des commerces de gros et d’autres établissements de vente partout au pays. Les travailleuses et travailleurs du secteur doivent composer avec des horaires de travail irréguliers et un taux de roulement élevé. Bon nombre d’entre eux travaillent au salaire minimum. Le gouvernement de l’Ontario précédent avait lancé l'Examen portant sur l'évolution des milieux de travail dans le but de corriger les injustices auxquelles se heurtaient les travailleuses et travailleurs du commerce de détail et de gros dans la province.

Unifor est devenu un chef de file dans la lutte en faveur d’un salaire décent, d’un salaire égal pour un travail égal et de dispositions législatives prévoyant des congés de maladie payés pour tous les travailleurs et travailleuses de l’Ontario. Le gouvernement libéral de l’époque avait adopté le projet de loi 148, lequel proposait des réformes progressistes dans le domaine du travail. Malheureusement, le gouvernement de Doug Ford s’est empressé d’annuler la majorité des réformes progressistes du travail prévues dans le projet de loi 148.

« Metro et Loblaw ont exercé de fortes pressions pour que le nouveau gouvernement de droite annule ces gains et revienne à des normes moins élevées, a expliqué Naureen Rizvi, directrice régionale de l’Ontario. Les employeurs devaient savoir qu’ils ont peut-être gagné la bataille, mais qu’ils n’ont pas encore gagné la guerre. Nous avons élaboré la directive urgente sur la négociation collective, qui comprend huit des principales réformes du travail que le projet de loi 148 proposait. » 

Dans le cadre d’une discussion entre experts portant sur les moyens à prendre pour combler l’écart salarial entre les hommes et les femmes dans le secteur du commerce de gros et de détail, Lana Payne, directrice régionale de l’Atlantique, a dirigé un débat sur le rôle important joué par Unifor pour signaler et soulever le problème des inégalités salariales entre les sexes auprès des gouvernements et des employeurs.

« Le travail d’Unifor, des syndicats affiliés et de notre coalition de partenaires communautaires contribue à combler les inégalités salariales entre les sexes, a déclaré Lana Payne. Depuis 2014, les salaires moyens dans le commerce de détail sont passés de 16 à 18 $ l’heure au Canada. Dans certaines provinces comme l’Ontario et l’Alberta, les salaires moyens sont même plus élevés, grâce à de grandes campagnes visant à augmenter le salaire minimum et aux négociations novatrices de notre syndicat. »

Le dernier jour de la conférence, le président national d’Unifor, Jerry Dias, a parlé des façons dont les travailleuses et travailleurs du commerce de détail et de gros composent avec le commerce électronique, le magasinage en ligne et les nouveaux changements technologiques d’automatisation dans leur milieu de travail.

« Le succès que nous avons connu dans le secteur du commerce de détail et de gros montre à quel point il est essentiel, tant sur le plan de la négociation que de l’action politique, de réaliser des gains réels pour les travailleuses et travailleurs, a déclaré le président national d’Unifor. Cette réussite montre l’importance des alliances et de la solidarité communautaires. Il ne s’agit pas d’un affrontement entre les deux. Nous avons besoin des deux. C'est ainsi que les travailleuses et travailleurs remportent la victoire. »

Pour lire le programme d’action d’Unifor pour le secteur du commerce de détail et de gros, cliquez ici.