Les cliniques privées représentent une menace

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Une proposition du gouvernement de l’Ontario d’accorder une licence aux cliniques privées pour agir comme fournisseurs de soins de santé dans la communauté représente un virage fondamental en matière de politique publique et un prélude au transfert de services publics au secteur privé, avertit Unifor.

               Dans un mémoire au gouvernement provincial, Unifor réclame un vif débat public sur la question avant d’adopter un quelconque changement.

               « La proposition de règlement… devrait être retirée jusqu’à ce que le débat ait atteint une forme de large consensus ou de conclusion, et qu’aucun autre élément de preuve soit disponible », lit-on dans le mémoire.

               Le mémoire affirme que les changements de règlement proposés en vertu de la Loi sur l’intégration du système de santé local et de la Loi sur les établissements de santé autonomes semblent jeter les bases pour que les Réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS) et Action Cancer Ontario financent directement des « cliniques communautaires spécialisées » autorisées en tant qu’établissements de santé indépendants.

               « Cela représente un virage fondamental en matière de politique publique qui met à risque la capacité continue de nos hôpitaux communautaires, financés et gouvernés par le système public », lit-on dans le mémoire.

               De telles cliniques privées soutireraient des fonds des établissements de santé publics qui luttent déjà sur le plan financier, selon le mémoire.

               « Nos hôpitaux subissent déjà d’énormes pressions financières, et le fait de détourner l’argent vers des cliniques privées ne va qu’aggraver leur situation », a affirmé Katha Fortier, directrice de la région de l’Ontario d’Unifor.

               L’ancien premier ministre de la Saskatchewan, Roy Romanow, avait dit dans son rapport de 2002 sur la santé qu’il n’y a aucun élément de preuve que des cliniques privées peuvent apporter plus de ressources aux soins de santé, et aucune preuve contraire n’a été présentée depuis, lit-on dans le mémoire.

« Nous sommes très inquiets que ce changement de règlement entre non seulement en conflit avec de précédentes annonces en matière de politique publique, mais qu’il soit aussi un prélude à la création ou au transfert de services publics à des entités corporatives à but lucratif. »