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L'Agence spatiale canadienne (ASC) a attribué à la société MDA un contrat de 22,8 millions de dollars pour le développement d'un bras robotique de troisième génération, appelé Canadarm3, destiné à la toute nouvelle station spatiale de la NASA, le Portail en orbite lunaire (LOP-G).
« Les travailleuses et travailleurs canadiens de l'aérospatiale ont été une source d'inspiration constante depuis le lancement du premier satellite en 1962. Ils ont les compétences nécessaires, a déclaré Jerry Dias, président national d'Unifor. Ce financement permettra à nos membres de continuer à travailler à la pointe de l'innovation technologique et de la fabrication de haut niveau, ce qui renforcera la contribution du Canada à l'exploration et à la recherche spatiales internationales. C'est un moment de fierté pour nous tous. »
Les travailleuses et travailleurs de MDA, anciennement Spar Aérospatiale, ont développé et fabriqué les première et deuxième générations de bras robotiques canadiens destinés à l'espace. La première génération du Canadarm a été livrée en 1981 pour être utilisée dans le cadre du programme de navette spatiale de la NASA, qui a été mis à la retraite. Cinq bras ont été construits au total pour le programme de la navette. L'un d'entre eux a été perdu lors de la catastrophe de Challenger. Le Canadarm2, plus grand, de deuxième génération, a été livré en 1991 et continue à fonctionner sur la Station spatiale internationale. Le soutien de l'ASC au programme du Portail en orbite lunaire et le contrat du Canadarm3 sont l'aboutissement de plusieurs années de planification stratégique, de lobbying et de défense des intérêts. Unifor et d'autres organisations syndicales, l'industrie et des partenaires de coalition soutiennent depuis longtemps le financement et l'approvisionnement pour la réforme de la politique de fabrication spatiale à long terme officialisée dans la campagne « Tiens bon Canada » (Don’t Let Go Canada) lancée en 2018.
« Il n'y a pas si longtemps, l'industrie a connu des temps difficiles et les contrats et les marchés publics se sont taris, menaçant de mettre fin à la technologie spatiale canadienne, a déclaré Maryellen McIlmoyle, présidente de la section 112 d'Unifor. Nous sommes ravis de constater que le rôle des travailleuses et travailleurs canadiens de l'aérospatiale dans la fabrication de la robotique avancée est assuré pour les années à venir. »
Tout au long des années 2000, le secteur spatial canadien a connu un grave déclin, ce qui a suscité des inquiétudes quant à l'engagement du gouvernement fédéral et de l'ASC dans le développement et la fabrication de nouvelles technologies destinées à être utilisées dans l'espace. En l'absence d'une politique spatiale nationale à long terme et en raison de l'insuffisance des marchés publics, le Canada est passé du 4e rang des pays du G7 pour le financement de projets spatiaux en pourcentage du PIB en 1992 au dernier rang en 2016. La vente proposée de la division spatiale de MDA à une compagnie américaine en 2008 a suscité d'autres inquiétudes quant à la santé de l'industrie. Cette décision a été vigoureusement contestée par l'organisation qui a précédé Unifor, les Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA). La vente proposée a finalement été bloquée par le gouvernement fédéral, mais le Canada n'a toujours pas de plan solide pour l'industrie spatiale.
Dans les années 2010, MDA a connu des difficultés financières et a été brièvement rebaptisée Maxar Technologies en 2017, et son siège social a été transféré aux États-Unis. La propriété canadienne de MDA a été rétablie en 2018. Bien que le Canada ne dispose toujours pas d'une politique spatiale officielle à long terme, le contrat Canadarm3 garantit aux travailleuses et travailleurs de MDA un projet de grande envergure qui fournit un travail précieux et important.
« Ce contrat rapportera des dividendes dans plusieurs secteurs de l'économie. Il ne fait aucun doute dans mon esprit que le travail de nos membres chez MDA inspirera la prochaine génération de travailleuses et travailleurs de l'aérospatiale, a déclaré Scott McIlmoyle, président de la section locale 673 d'Unifor. Ce contrat est la preuve que les compétences, le dévouement et les capacités de nos membres sont essentiels pour que le Canada conserve son rôle de chef de file dans le domaine spatial. »
Le financement de la prochaine génération s'inscrit dans le cadre de l'investissement de 1,9 milliard de dollars du Canada dans l'industrie spatiale nationale au cours des 24 prochaines années, ce qui représente environ 80 millions de dollars par an.
Le lancement du Canadarm3 est prévu pour 2026 et permettra de déployer les logiciels de contrôle et de planification de mission les plus avancés, basés sur la robotique et l'intelligence artificielle, pour une utilisation dans l'espace. La nouvelle station spatiale lunaire devrait être la prochaine frontière de la recherche et du développement technologique international, et ce que les astronautes de la station lunaire auront appris avec le Canadarm3 sera appliqué aux plans des missions avec équipage vers Mars.
