Ce que le coronavirus (COVID-19) signifie pour les travailleuses et travailleurs des soins de longue durée

À PROPOS DU SECTEUR DES SOINS DE LONGUE DURÉE AU CANADA

Le secteur des soins de longue durée fait partie intégrante du système de santé canadien et des systèmes provinciaux/territoriaux. En plus de fournir des soins importants aux personnes âgées les plus vulnérables, le secteur des soins de longue durée emploie plus de 200 000 travailleuses et travailleurs au Canada, et est un secteur en pleine croissance en raison du vieillissement de la population du pays. La demande de services continuera d’augmenter, mais les préoccupations relatives à la pénurie de personnel et à l’infrastructure des installations restent importantes. Les soins de longue durée représentent environ 11 % de l’ensemble des dépenses de santé au Canada, dont le financement provient à la fois du secteur public et des dépenses individuelles (privées).

Avec plus de 26 000 membres, le secteur des soins de santé compte parmi le plus grand nombre de membres d’Unifor. Le syndicat représente des travailleuses et travailleurs d’une vaste série d’emplois dans les hôpitaux, les établissements de soins de longue durée, les services médicaux d’urgence, les services communautaires, les services sociaux et les soins à domicile.

LA VULNÉRABILITÉ DES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS DES SOINS DE LONGUE DURÉE AU COVID-19

Les résidents des établissements de soins de longue durée constituent l’une des vulnérabilités les plus immédiates de ce secteur. Ces résidents sont plus susceptibles d’être âgés, fragiles et atteints de maladies chroniques qui affaiblissent leur système immunitaire. Les taux de mortalité seraient très élevés pour les résidents infectés dans les maisons de soins de longue durée, compte tenu de leur âge et de leur état de santé habituels. Une fois qu’une personne est infectée dans un établissement de soins de longue durée, la possibilité de transmettre le virus aux autres résidents est élevée en raison de leur état de santé et du fait qu’ils vivent dans un environnement institutionnel.

Les travailleuses et travailleurs des maisons de soins de longue durée sont également vulnérables. En raison des conditions de santé compromises des résidents, de l’environnement institutionnel et des contacts directs que les travailleuses et travailleurs ont avec les résidents lorsqu’ils leur prodiguent des soins, la possibilité de transmettre le virus aux résidents et au personnel est assez élevée. Le manque chronique de personnel qui a frappé le secteur des soins de longue durée exerce une pression supplémentaire sur le personnel, qui travaille de plus longues heures et s’occupe d’un plus grand nombre de résidents à la fois. Les rapports faisant état de pénuries d’équipements de protection sur les lieux de travail du secteur des soins de santé exercent également une pression supplémentaire sur le personnel des soins de longue durée.

En date du 16 mars, il y a eu quatre décès au Canada, tous des résidents du centre de soins Lynn Valley en Colombie-Britannique. Ce foyer de soins de longue durée a démontré la vulnérabilité de ces établissements en pleine pandémie, puisque 12 de ses employés ont également été testés positifs au COVID-19. Entre-temps, un résident et un travailleur ont été testés positifs dans un autre foyer de la Colombie-Britannique. En Ontario, un résident et un travailleur de foyers différents ont été testés positifs.

En termes de vulnérabilité économique, le secteur des soins de longue durée n’est pas confronté aux mêmes défis que de nombreux autres secteurs (par exemple, ceux liés au transport, à l’énergie, à l’hôtellerie et bien d’autres). Les établissements continueront probablement à fonctionner à pleine capacité et la demande de quarts de travail supplémentaires pour les travailleuses et travailleurs à temps partiel et occasionnels pourrait augmenter tout au long de la pandémie.

COMMENT LES SECTIONS LOCALES DU SECTEUR DES SOINS DE LONGUE DURÉE PEUVENT-ELLES SOUTENIR LES MEMBRES?

Premièrement, les sections locales doivent s’assurer que les foyers de soins de longue durée respectent les directives gouvernementales relatives aux visiteurs, au dépistage et aux protocoles de soins dans les foyers de soins de longue durée.

Visiteurs: La Nouvelle-Écosse a déclaré que toutes les maisons de soins de longue durée sont fermées aux visiteurs. L’Ontario a décrété que les maisons de soins de longue durée ne peuvent autoriser que les « visiteurs essentiels », c’est-à-dire ceux qui rendent visite à des résidents mourants ou très malades. Les sections locales devraient faire pression au niveau des établissements pour que les visiteurs non essentiels soient empêchés d’entrer dans les maisons.

Dépistage: Les sections locales doivent veiller à ce que des procédures de contrôle appropriées soient mises en place pour toute personne entrant dans un établissement. Il faut également s'assurer que tout travailleur qui revient d'un voyage international s'isole pendant 14 jours et ne travaille pas. Bien que cette directive ait généralement été appliquée dans tout le Canada, des juridictions comme l'Ontario ont fait des exceptions à cette règle pour les travailleuses et travailleurs des soins de santé dont le travail est jugé « essentiel » par tous les partis – dont la détermination inclut l’accord du syndicat.

Protection: Les sections locales doivent veiller à ce que les membres aient accès à un équipement de protection adéquat par l’intermédiaire de leur employeur, en particulier pour ceux qui sont en contact étroit avec les résidents. Un ajustement approprié doit aussi être pratiqué et une formation régulière offerte afin que le personnel dispose des meilleures connaissances disponibles pour assurer sa sécurité personnelle dans une situation qui évolue rapidement et de manière fluide.

Notes du médecin: Les sections locales doivent veiller à ce que les employeurs et les gouvernements n’exigent pas des travailleuses et travailleurs de la santé qui tombent malades ou présentent des symptômes de type grippal qu’ils fournissent des notes de médecin pour pouvoir recevoir des indemnités de congé de maladie.

Sécurité du revenu: Les sections locales peuvent demander au gouvernement fédéral d’élargir l’admissibilité aux prestations d’assurance-emploi (y compris les prestations de maladie), car de nombreux travailleurs et travailleuses à temps partiel dans le secteur des soins de longue durée ne parviennent pas à obtenir suffisamment d’heures de travail pour être admissibles. Les sections locales peuvent également demander aux autorités gouvernementales provinciales d’instituer un minimum de 14 jours de congé de maladie payé, qu’un travailleur ait été officiellement mis en quarantaine par un responsable de la santé ou qu’il ait été obligé de s’isoler. Les travailleuses et travailleurs de la santé devraient recevoir une aide au revenu complète, y compris un soutien financier de la part des employeurs, pendant cette période de crise.

Ratios de personnel: Les sections locales doivent exhorter les employeurs et les gouvernements à veiller au maintien de ratios de personnel adéquats afin de fournir des soins en toute sécurité et de suivre toutes les précautions nécessaires pour se protéger et protéger les résidents. Les foyers de soins de longue durée devraient augmenter les heures de travail de tous les employés à temps partiel et occasionnels qui sont en mesure de travailler à plein temps.

Unifor a lancé un guichet d’information pour ses membres sur la pandémie à l’adresse unifor.org/COVID19fr et encourage les membres à consulter régulièrement le site pour les mises à jour.

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