Un retour prudent au transport aérien

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Le monde sort, lentement et prudemment, de près de six mois d'isolement forcé par la pandémie. Nous élargissons nos bulles – une phrase que peu d'entre nous auraient comprise il y a quelques mois seulement – et nous voyons des parents que nous n'avions pas osé visiter jusqu'à tout récemment.

L'ouverture de nos communautés dépend de la province dans laquelle nous vivons – voire du pays ou d’une région en particulier. Les déplacements entre les régions, et surtout au-delà des frontières internationales, restent limités.

Nous en sommes venus à compter sur Zoom, Webex, Stage 10 et d'autres plateformes que peu d'entre nous connaissaient avant la COVID-19. Mais la technologie revêt quand même des limites pour communiquer avec les autres. À un moment donné, il faut se déplacer.

Il est évidemment difficile de se rendre n'importe où en ce moment, et des mesures doivent être prises pour assurer le retour des voyages et du tourisme.

Les voyages aériens ont été frappés de plein fouet par la pandémie, les voyages internationaux et nationaux ayant été interrompus.

Aujourd'hui, tous les paliers gouvernementaux doivent se rallier pour élaborer un plan détaillé d'ouverture du secteur du voyage, et pour fournir un soutien financier important à l'industrie.

Sinon, nous mettons en péril un secteur qui déplace des millions de Canadiennes et Canadiens à travers le pays et dans le monde entier, et qui emploie des milliers de personnes.

La priorité absolue doit être la sécurité des passagers. Il ne peut y avoir d'industrie du voyage aérien, du tourisme et de l'hôtellerie si les passagers ne se sentent pas en sécurité lorsqu'ils montent à bord d’un avion.

Plusieurs mesures peuvent être prises pour y parvenir, notamment par un contrôle des passagers avec des tests rapides et des vérifications de température, des masques, des EPI, des protocoles de nettoyage rigoureux et visibles, et des mesures strictes pour limiter les contacts à l'intérieur et à l'extérieur des avions.

Nous savons également que toutes les juridictions ne se remettent pas sur pied pas au même rythme. Autant nous regardons avec horreur ce qui se passe chez notre plus proche voisin du sud, autant certaines parties d'Europe permettent à leurs citoyens de retourner à la plage et de se fréquenter dans des cafés d'une manière qui semblait inimaginable il y a peu encore.

Peut-être que les voyages pourront reprendre aux endroits qui ont réussi à contrôler le virus autant que nous, sans avoir besoin d’imposer une quarantaine au retour, y compris pour les voyages entre les provinces.

Les restrictions générales de voyage n'ont plus de sens à mesure que certaines parties du monde s'ouvrent. Des pays sont prêts à accepter les voyageurs canadiens. S’ils peuvent prouver qu'ils ont contrôlé le virus, les voyages devraient y être autorisés.

Évidemment, cela ne veut pas dire que nous devons rouvrir les frontières. Les restrictions de voyage vers les États-Unis continuent d'avoir un sens. Pour les autres pays, plusieurs options méritent d'être explorées, notamment un test négatif à la COVID avant le départ et/ou au retour, et des services aériens sécuritaires directement vers les autres pays qui ont réussi à contrôler le virus.

D'autres pays commencent à mettre en œuvre de telles mesures, et le Canada devrait leur emboîter le pas. Les quarantaines automatiques de 14 jours n'ont aucun sens lorsque nous disposons d'alternatives fondées sur des données scientifiques.

Aucune de ces mesures ne sera bon marché et aucune ne pourra être entièrement absorbée par une industrie qui fonctionnait déjà avec des marges étroites avant la pandémie. L'aide du gouvernement sera nécessaire.

La suspension des transports aériens dans le cadre d'une urgence de santé publique était logique, mais elle a entraîné des coûts énormes pour les compagnies aériennes, les voyageurs et les travailleuses et travailleurs qui en dépendent. La réouverture du transport aérien n'en est pas moins une préoccupation de santé publique – et la viabilité de l'industrie aérienne canadienne est plus que jamais un élément vital de notre bien-être économique.

Le rétablissement de l'industrie est une nécessité publique; cela va bien au-delà du simple retour au travail des travailleuses et travailleurs, y compris des membres d'Unifor.

Il s'agit de permettre aux gens d'affaires de faire les voyages qui sont nécessaires pour contribuer à rebâtir notre économie au sens large. Il s'agit d'aider les Canadiennes et Canadiens ordinaires à rendre visite à leurs parents à l'étranger et à renouer avec leurs enfants et leurs proches.

Nous connaissons tous le chagrin de ne pas avoir pu rendre visite à des parents âgés dans des maisons de soins de longue durée. Imaginez que des gens n’ont même pas pu voir leurs proches à travers une fenêtre depuis des mois.

Notre société moderne en est venue à compter sur un accès relativement facile au transport aérien.

Bien que personne ne prétend que nous devrions revenir immédiatement à ce que nous connaissions en mars, nous devons commencer l'important travail de reconstruction de ce secteur – et nous devons nous y mettre dès maintenant.