Dire merci pour ce qui est possible

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Comme des millions de Canadiennes et de Canadiens, lundi, je célébrerai en famille l'Action de grâces.

Nous couperons la dinde, mangerons des pommes de terre, raconterons des anecdotes tout en échangeant sur ce qui se passe dans nos vies respectives. Nous songerons aux choses que nous avons en disant merci, comme nous l'avons fait si souvent le premier lundi d'octobre.

Une maison confortable et une famille avec qui la partager, la capacité de faire vivre cette famille et d'aider nos enfants à bénéficier de toutes les opportunités qu'offre la vie.

Je suis aussi reconnaissant d'avoir été membre d'un syndicat qui a rendu toute cette réalité possible. Syndiqué depuis l'âge de 20 ans, j’ai eu la chance de jouir d'une vie propre à la classe moyenne. Comme militant syndical, j'ai été en mesure d'aider d'autres à y parvenir aussi.

À la prochaine fête de l'Action de grâces, j'aimerais qu’un plus grand nombre de Canadiennes et de Canadiens connaissent ce genre d'expérience lorsqu'ils se réuniront autour de la table.

Cette année toutefois, trop de familles sont emmurées dans le carcan d'emplois mal payés et précaires qui leur rendent la vie difficile sinon impossible au point de ne pas être en mesure d'offrir un niveau de vie décent à leurs proches.

Prenons comme exemple les difficultés auxquelles fait face un groupe particulier de nettoyeurs d'édifice à Vancouver. Luttant déjà pour élever leur famille avec un revenu de 12,65 $ l'heure dans l'une des villes canadiennes les plus dispendieuses, 150 d'entre eux risquent de perdre leur emploi à la fin du mois aux mains d'un entrepreneur payant aussi peut que 10,50 $ l'heure puisque les emplois sont impartis au soumissionnaire le moins coûteux.

Voilà 150 familles en crise pour réaliser des économies d'à peine quelques sous par pied carré d'édifice nettoyé. Quelle sorte de travail pourront-ils trouver maintenant dans un marché marqué par ce type de concurrence? Quelle sorte de vie mèneront-ils et quel espoir pourront-ils offrir à leurs enfants?

Le Canada doit faire mieux, et il en est capable.

Il y a une semaine, Unifor a contribué à marquer la Journée mondiale pour le travail décent en annonçant que notre syndicat convoquerait un sommet national sur les emplois de qualité avec les parties intéressées afin d'entamer des discussions sérieuses sur la création d'emplois décents et stables.

Il faut que les élus tracent la voie vers un avenir de création d'emplois de qualité. Or, ne soyons pas dupes. Un tel sommet ne représente pas une solution viable, mais un début seulement.

Le Canada a mis plusieurs années à atteindre le plancher qui ne lui permet même pas d'offrir aux jeunes autre chose que des emplois précaires et un avenir incertain. Nous devrons travailler durement afin de nous sortir de ce bourbier.

C'est pourquoi nous devons nous mettre au travail sur-le-champ.

Avec les années, nous avons appris  à réduire nos attentes. À nous attendre à moins de nos dirigeants d'entreprise quant aux perspectives d'emploi ou aux emplois liés à un avenir comme les générations antérieures ont connu. À nous attendre à moins des gouvernements lorsque nous avons besoin d'aide en période difficile.

Je crois qu'il est temps que nous commencions à élever nos attentes et à croire que nous pouvons créer des emplois rémunérés équitablement, sécuritaires et stables.

C'est pourquoi, si le gouvernement fédéral ne pave pas la voie en ce sens, Unifor le fera. Lundi dernier, Unifor a réitéré son engagement à l'égard d'un sommet national sur les emplois de qualité d'ici un an afin de commencer à changer les choses au pays.

Nous voulons instiguer une lancée positive et attiser la croyance selon laquelle ce pays est capable de travailler à l'unisson pour créer la société que nous souhaitons pour nos enfants, une société offrant des emplois et des perspectives qui bénéficieront à la génération qui nous succède.

L'an prochain, j'ai l'intention de dire merci d’avoir jeté les jalons qui nous y mèneront.