C'est une fête du Travail différente de la plupart des autres, et pas seulement pour des raisons évidentes

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Se réunir en grands groupes, comme nous le ferions normalement lors de marches et de pique-niques dans le cadre de la célébration habituelle du pouvoir collectif des travailleuses et travailleurs, n'est tout simplement pas possible ni même une bonne idée pendant la pandémie de la COVID-19.

Ce qui rend cette fête du Travail si différente, c'est que les travailleuses et travailleurs de la Saskatchewan se dirigent rapidement vers une confrontation avec le gouvernement du Sask Party qui est en désaccord, voire ouvertement hostile, aux intérêts des travailleuses et travailleurs.

Le gouvernement du Sask Party a commencé à saper les droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs dès son entrée en fonction. Le premier ministre de l'époque, Brad Wall, a rendu plus difficile l'adhésion à un syndicat et a assoupli les règles de santé et de sécurité, rendant ainsi les lieux de travail plus dangereux dans toute la province. Il a fait en sorte que les travailleuses et travailleurs au salaire minimum de la Saskatchewan soient parmi les moins bien payés au Canada.

Le Sask Party est entré par inadvertance dans l'histoire syndicale lorsque sa législation sur les services essentiels a été si fermement rejetée par la Cour suprême du Canada que cette décision jette désormais les bases du droit de grève des travailleuses et travailleurs canadiens.

La nouveauté de cette fête du Travail est le rythme croissant auquel les travailleuses et travailleurs se défendent, en particulier à la table des négociations. Ajoutez à ce mélange turbulent un premier ministre hésitant, presque invisible, et nous pourrions bien avoir la recette d'un électorat prêt au changement.

L'automne dernier, lorsque plus de 5 000 travailleuses et travailleurs des sociétés de la Couronne de la Saskatchewan ont déclenché une grève pour réclamer la même augmentation de salaire que celle que les députés se sont octroyée, Scott Moe était littéralement aussi loin de la crise qu'il était humainement possible de l'être – dans un voyage commercial en Asie.

Même à son retour, le premier ministre a refusé d'assumer la responsabilité de la situation avec les sociétés de la Couronne, s'en tenant fermement à la position absurde selon laquelle son gouvernement n'avait aucun rôle à jouer dans les négociations avec les entités publiques. Cette position était une insulte à l'intelligence des électeurs et une gifle pour les milliers d'hommes et de femmes qui servent la province dans les précieuses sociétés de la Couronne de la Saskatchewan.

Un mois plus tard, en décembre 2019, 730 travailleuses et travailleurs de la raffinerie Co-op de Regina ont été placés en lock-out par l'employeur pour avoir eu l'audace de résister à des coupes massives dans leur régime de retraite. Les travailleuses et travailleurs en lock-out ont langui sur les lignes de piquetage pendant des mois, l'employeur ayant rejeté offre après offre pour mettre fin au conflit.

Après que des préoccupations en matière de sécurité publique aient été soulevées à plusieurs reprises concernant la qualité du travail effectué par les travailleurs de remplacement de l'extérieur de la province et les tensions qui ont éclaté sur la ligne de piquetage, Scott Moe est sorti de sa cachette pour nommer deux médiateurs de renommée nationale – uniquement pour créer davantage de chaos et de confusion lorsqu'il a refusé de donner suite aux propositions des médiateurs pour résoudre le lock-out.

Heureusement, nos négociateurs syndicaux compétents ont mis fin au lock-out au cours du septième mois du conflit, certainement pas grâce au « leadership » maladroit de Scott Moe et à son invisibilité générale au moment où on avait le plus besoin de lui.

À l'approche de l'automne, Scott Moe pourrait obtenir un C+ pour ne pas avoir entièrement fait de la réponse provinciale à la COVID-19 un véritable désastre. Mais soyez assurés que le Sask Party finira par proposer des solutions axées sur le marché libre, le sauvetage du secteur privé et la reprise économique après la COVID-19 qui ignoreront les familles de travailleuses et travailleurs et, par conséquent, vont avoir l’effet d’un pétard mouillé.

Le budget d'austérité impitoyable et inutile du gouvernement en 2017 a mis fin aux services d’autobus intra-ruraux et a sabré les bibliothèques des petites villes, générant même des réactions négatives de la part de nombreux cercles de la base complaisante du Sask Party.

Si l'on ajoute à cette agitation la colère ressentie par les employés des sociétés de la Couronne dans tous les coins de la province, les travailleuses et travailleurs du pétrole et du gaz de Regina et les familles qui se débattent à cause d'autres erreurs de Scott Moe dans les domaines de la santé et de l'éducation, on peut constater une réelle volonté de la part de beaucoup de gens de se ranger plus près de l'opposition de Scott Moe.