Au revoir M. Harper et bon débarras!

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Message du président
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Article publié dans le Huffington Post du mercredi 27 juillet 2016

Stephen Harper est sorti récemment de l’obscurité qu’il s’est imposé pour dire au revoir. Je dis bon débarras.

L’ancien premier ministre, qui s’est déjà vanté en disant « Vous ne reconnaîtrez pas le Canada lorsque j’aurai fini mon travail », a perdu les élections fédérales en octobre dernier et s’est retiré comme chef du Parti conservateur, tout en restant député.

Pendant des mois, les apparitions de Harper sont devenues des blagues récurrentes sur la colline parlementaire alors que les politiciens, le personnel et les journalistes se demandaient bien ce qu’il brassait.

Il semble maintenant qu’il faisait ce qu’il a toujours fait: rencontrer des gens en privé pour concocter des plans d'avenir secrets.

Ce fut son mode opérationnel lorsqu’il était au pouvoir : rencontrer des gens derrière des portes closes pour négocier des ententes comme le Partenariat transpacifique et des accords commerciaux avec l’Europe et la Corée. Délogé du pouvoir, Harper a néanmoins continué ses rencontres secrètes, cette fois-ci à propos de sa vie après la politique, avec des sièges à des conseils d’administration d’entreprises et en créant un institut de politique étrangère.

Pour un moment, on aurait crû que Harper allait réussir son rêve de rendre le Canada méconnaissable. Il a été réélu avec ses politiques malveillantes, y compris des attaques personnelles vicieuses contre ses opposants, suivi d’une législation ignoble visant les travailleurs et les programmes sociaux.

Jetez un coup d’œil au bilan qu’il a tenté de faire et qui se trouve pas mal en lambeaux aujourd’huid :

  • Le projet de loi C-525 était une attaque flagrante contre les syndicats au pays en cherchant à rendre l’accréditation syndicale plus difficile et en facilitant la révocation d’une accréditation syndicale par une minorité de travailleurs.
  • Le projet de loi C-377 était une autre attaque contre les syndicats que même les employeurs et certains sénateurs conservateurs ont dénoncé à Harper. Ce projet aurait obligé les syndicats à un fardeau administratif en étant contraints de rapporter des dépenses mineures au gouvernement.
  • Il a mené une attaque contre des faits avec la fermeture de plus de 200 programmes scientifiques et installations, mettant fin à la version longue du formulaire de recensement et en fermant le bureau du conseiller scientifique national. L’idéologie conservatrice était plus importante que les faits. Si Harper n’appréciait pas les faits qu’on lui transmettait, il écartait le messager.
  • Les débats sur les questions importantes de l’actualité ont été suspendus par un gouvernement qui avait peu de respect pour le parlement et la démocratie, avec des projets de loi omnibus qui ont rendu impossible la discussion en profondeur des politiques gouvernementales, et qui a prorogé à plusieurs reprises le parlement pour mettre carrément fin aux débats.
  • Des accords commerciaux désastreux, dont le PTP, ont été négociés en privé, alors que le gouvernement de Harper a tout fait pour retenir les informations concernant ces accords après leur signature.

L’héritage de Harper se fait détruire rapidement. Les libéraux ont déjà annoncé leur intention d’abroger les projets de loi C-525 et C-327. La version longue du formulaire de recensement a été rétablie. La recherche fondée sur des données probantes est désormais encouragée à Ottawa. Des audiences ont lieu entourant le PTP.

Loin d’avoir réussi à faire du Canada un pays méconnaissable, l’ère de Harper est rapidement en train de devenir un mauvais rêve duquel les Canadiennes et Canadiens se réveillent.

C’est comme si les Canadiens, ou du moins un nombre suffisant qui avait élu Harper en vertu du système uninominal à un tour, ont maintenant décidé que son type de politiques ignobles basées sur la peur et l’égocentrisme ne correspondent pas à notre pays.

J’espère qu’au courant des prochaines années l’héritage de Harper se limitera à un souvenir de ce que Harper a tenté de faire au pays, et que les électeurs canadiens s’engageront à ne plus jamais commettre la même erreur.

Si cela devait arriver, et que les Canadiens devaient voter pour maintenir le Canada sur une voie très différente de l’histoire de justice et de souci à l’égard de nos voisins qui caractérise notre pays, Harper aura accompli son objectif de faire du Canada un endroit différent.

C’est peut-être ce qu’il a planifié.