Au revoir, Don Cherry, et bon débarras

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Chaque ère doit prendre fin, et heureusement la fin est arrivée pour Don Cherry.

Sportsnet a finalement coupé les ponts avec l'animateur de Coach's Corner cette semaine, ce qui aurait dû être fait depuis longtemps.

Cette décision aurait dû être prise il y a longtemps.

Des années de commentaires racistes et misogynes, d'opinions mal informées sur des questions comme les changements climatiques et la promotion d'un style de hockey agressif qui, franchement, mettait la santé des joueurs en danger, ont finalement rendu son emploi intenable.

Autrefois considéré gentiment comme que le mononcle bruyant du pays, ses comportements ont cessé d'être drôles il y a bien longtemps.

Il arrive un moment donné qu’il faille dire à l’oncle raciste de se la fermer.

Les « vous autres » dont Cherry a parlé samedi dernier, dans des commentaires qui ont finalement dépassé la limite, ont construit ce pays. C'est un pays d'immigrants venus ici avec des expériences et des histoires familiales et communautaires que Cherry n'a jamais appréciées ou qu'il n'a jamais pris la peine d'apprendre.

Au fil des ans, Cherry s'en est aussi pris aux communautés autochtones, rejetant les défis auxquels elles font face en disant qu'elles n'ont qu'à travailler plus fort et accusant les francophones au pays d'être des « pleurnichards ».

Le fait de stéréotyper les joueurs de hockey ne provenant que d'un milieu européen – mais pas, apparemment, d'Européens réels, compte tenu de ses diatribes sur les joueurs suédois et finlandais au fil des ans – ne fait que limiter et finalement blesser un jeu qu'il prétend aimer, et révèle un fanatisme profondément ancré qui nous diminue en tant que pays.

Dans le monde de Cherry, il n'y avait pas non plus de place pour les femmes journalistes sportives, car il ne voulait pas d'elles dans les vestiaires.

Dans son monde, ceux qui ne voulaient pas se battre sur la patinoire ne valaient pas la peine d'être dans le coin, parce que le jeu du bâton faisait moins partie du jeu que le fait de jeter ses gants sur la glace.

Il prétendait d'abord et avant tout se soucier des jeunes joueurs de hockey canadiens, en particulier des « bons gars de Kingston », mais lorsque les joueurs de la Ligue de hockey de l'Ontario se sont battus contre les salaires de misère et les conditions brutales, il s'en est pris aussi à eux.

C'est une chose de dire que vous appuyez nos anciens combattants, comme l'a fait Cherry au fil des ans, mais c'en est une autre de se servir de cet appui comme d'un véhicule pour parler d'immigration et répandre la haine. Tout ce qu'il a fait pour soutenir les anciens combattants mérite d'être applaudi, mais cela ne lui donne pas le droit de répandre la haine dans la foulée de cet appui.

Nous voyons déjà beaucoup trop de haine alors que l'intolérance grandit dans le monde entier, se jouant en grande partie contre les hommes et les femmes musulmans et beaucoup d'autres qui répondent aux critères que Cherry accolent aux « vous autres ».

Bravo à Sportsnet de lui avoir enfin montré la porte, mais il faut aussi reconnaître que la lutte contre l'intolérance ne s'arrête pas avec l'expulsion de Cherry.

Les dizaines de milliers de signatures de pétitions demandant que Cherry réintègre son emploi et les trolls sur les médias sociaux qui se sont emparés de son congédiement montrent qu'il y a encore beaucoup à faire.

Il ne s'agit pas de liberté d'expression. Cherry a le même droit à ses opinions que nous tous. Il n'a tout simplement pas le droit d'être payé d'énormes sommes d'argent pour répandre sa haine.

Nous devons nous assurer qu'une telle haine, une telle intolérance n'a pas sa place au hockey – ni dans les gradins, ni dans les vestiaires, ni dans les cabines de commentaires que Cherry a hantées.

Don Cherry, vous êtes allé trop loin cette fois-ci. C'est donc un adieu, de l'un de ces « gauchistes » contre lesquels vous vous êtes emporté à votre manière unique et simpliste.

Comme vous l’avez dit vous-même, Don, « mettez ça dans votre pipe ».