Le travail précaire domine les discussions au CRO

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L’importance de mettre à jour les lois du travail et les normes d’emploi afin de répondre aux besoins des lieux de travail actuels de plus en plus précaires a dominé la plupart des discussions au récent Conseil régional de l'Ontario.

Jim Stanford, l’économiste d’Unifor, a souligné que la croissance des mauvais emplois n’a fait qu’empirer les choses. Devant la rareté des emplois disponibles, les travailleuses et travailleurs sont contraints de choisir entre le chômage et les emplois précaires, avec peu de perspective pour construire une vie décente pour leur famille.

« La création d’emplois devrait être une priorité afin que les travailleurs ne se sentent pas obligés d’accepter ce type d’emplois », a-t-il affirmé.

Unifor demande que des changements soient apportés à la Loi sur les normes d’emploi, notamment en ce qui a trait à la stabilité des horaires et aux opportunités d’emploi à temps plein, à l’accès à des avantages sociaux pour les employés à temps partiel. Le syndicat demande aussi d'adopter une approche proactive pour la mise en application des normes et rendre les employeurs responsables des actions des agences de travailleurs temporaires.

« À l’heure actuelle, s’il y a un problème, les employeurs disent que c'est la faute de l’agence. Ils ne devraient pas pouvoir transférer cette responsabilité », a déclaré Jim Stanford.

Unifor demande aussi l’usage du vote électronique pour l’accréditation syndicale, les votes sur l’accréditation dans des endroits neutres, et l’arbitrage d’une première convention collective, ainsi que l’amélioration de la sécurité syndicale et de la sécurité d’emploi lorsque des services contractuels sont transférés à d’autres fournisseurs. L’économiste a dit que plusieurs employeurs changent de fournisseurs de services pour réduire les coûts, ce qui empêche les travailleuses et travailleurs d’avoir une vie décente.

« Il s’agit d’une des techniques les plus horribles d’exploitation que les employeurs utilisent aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Le ministre du Travail de l’Ontario, Kevin Flynn, a souligné que les lois ontariennes sur le travail n’ont pas été mises à jour depuis 20 ans.

« Les lois que nous avons rédigées à l’époque ne s’appliquent tout simplement pas aux réalités des lieux de travail d’aujourd’hui », a déclaré le ministre Flynn au Conseil. « Nous devons protéger correctement les personnes qui ont besoin de l’être, et nous devons nous assurer que les employeurs connaissent les normes. »

Le président national d’Unifor, Jerry Dias, qui participait à la délégation syndicale à la conférence de Paris sur les changements climatiques, a aussi dit qu’Unifor jouera un rôle vital dans de telles discussions.

« Si une transition doit avoir lieu, nous allons faire partie des discussions pour nous assurer qu'aucun de nos membres ne soit laissé de côté », a affirmé Jerry Dias.

Tracey Ramsey, membre de la section locale 200 d’Unifor et récemment élue députée néodémocrate, a promis de défendre les travailleuses et travailleurs dans son rôle de porte-parole en matière de commerce, et remercie les membres d’Unifor de leur aide pendant les récentes élections, notamment les bénévoles Terry Weymouth et Jodi Nesbitt.