Journée mondiale de la liberté de la presse 2015

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Encore une fois, ce fut une année mortelle pour les journalistes dans le monde.

Déjà en 2015, 44 journalistes ont été assassinés ou sont morts dans un échange de tirs, selon la liste terrifiante des décès de la Fédération internationale des journalistes. Il s’agit de 44 hommes et femmes tués au travail, trop souvent juste parce qu'ils accomplissaient leur travail.

C’est pour eux que nous soulignons la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai.

L’année avait à peine commencé que Moises Sanchez Cerezo, rédacteur du quotidien La Union au Mexique, a été kidnappé de sa maison et tué, son corps fut trouvé à la campagne.

Cerezo s’était fait des ennemis à la police locale et auprès de politiciens pour avoir exposé les liens entre eux et les trafiquants de drogues. Plusieurs policiers locaux et le maire lui-même font face à des accusations, en grande partie grâce au courage de collègues journalistes de Cerezo qui ont manifesté dans les rues jusqu'à ce que les autorités prennent l'assassinat au sérieux.

Quelques jours plus tard, des hommes armés ont pénétré dans les bureaux de l'hebdomadaire satirique français, Charlie Hebdo, à Paris, tuant 12 personnes. C’était la deuxième fois en quatre ans que le magazine et son personnel étaient ciblés, et l’attaque a suscité une vague de soutien pour la liberté de la presse, y compris des marches dans les rues de Paris qui ont attiré des dirigeants de partout dans le monde.

Il est facile de se réconforter de telles manifestations d’appui et de solidarité, mais trop souvent les coupables de tels crimes s’échappent en toute impunité. Au cours des dix dernières années, plus de 700 journalistes ont été tués parce qu’ils accomplissaient leur travail, selon les Nations Unies, mais seulement un cas sur dix a donné lieu à une condamnation.

La vérité est que, partout dans le monde, il est trop facile de tuer un journaliste et de taire sa voix, trop facile pour ceux qui ne veulent pas entendre la vérité de s’assurer qu’elle ne soit jamais entendue. Et, pour chaque journaliste tué, il y en a encore plus qui  sont intimidés et contraints au silence ou à l’autocensure.

Chaque année, nous soulignons la Journée mondiale de la liberté de la presse pour briser ce silence et garantir la sécurité des journalistes dans le monde entier.