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Monsieur Tiff Macklem
Gouverneur, Banque du Canada
OBJET : Annonce du taux directeur prévue le 10 avril
Monsieur,
Le 10 avril, les membres du conseil de direction de la Banque du Canada et vous devrez une fois de plus prendre une décision qui pourrait compromettre encore davantage le bien-être financier de millions de personnes et mettre en péril la santé à long terme de l’économie canadienne.
Par ailleurs, votre décision pourrait commencer à alléger le fardeau inutile que les taux d’intérêt font peser sur les ménages, les entreprises et l’économie du pays.
Au nom de nos 315 000 membres, qui travaillent dans plus de 20 secteurs de l’économie, je vous demande d’abaisser enfin le taux cible du financement à un jour.
Il n’y a pas lieu d’attendre. Les Canadiennes et Canadiens ont besoin d’aide maintenant.
Nous avons également besoin d’espérer que la récession n’est pas inévitable. Étant donné tous les indicateurs, on peut se demander ce qu’attend la Banque du Canada.
Après une autre baisse le mois dernier, l’inflation se situe maintenant à 2,8 %, soit près de la moitié de ce qu’elle était il y a un an. L’économie est anémique. La croissance des salaires a ralenti. Les taux de postes vacants sont revenus aux niveaux d’avant la pandémie et le taux de chômage a augmenté.
De nombreux experts estiment que la baisse de l’inflation n’a pas grand-chose à voir avec la politique monétaire.
Au début du présent cycle d’inflation, l’inflation était surtout attribuable à des goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement, à la fixation des prix à des niveaux exorbitants et à la cupidité des entreprises.
L’automne dernier, c’est le logement qui a le plus contribué à l’inflation. L’inflation du secteur immobilier était (et est toujours) causée par les coûts des intérêts hypothécaires et des loyers.
Je comprends parfaitement qu’une baisse du taux directeur ne résoudra pas la crise du logement. Toutefois, le maintien d’un taux directeur élevé ne la résoudra pas non plus. Au contraire, une telle décision augmenterait les dépenses pour les personnes dont les hypothèques arrivent à échéance.
Monsieur le gouverneur Macklem, il ne faut plus attendre.
Unifor comprend que nous avons besoin que tous les ordres de gouvernement prennent des mesures visant à résoudre la crise du logement; nous n’avons pas besoin d’un taux directeur élevé, qui augmentera la crise de l’abordabilité et la précarité financière au sein de la population canadienne.
Alors que vous réfléchissez à votre prochaine décision concernant le taux directeur, n’oubliez pas que, quoi que vous fassiez, vous ne pouvez pas résoudre la crise du logement, mais vous pouvez éviter une crise économique. Vous pouvez aussi mettre un terme aux milliers de crises qui frappent actuellement les ménages de tout le pays.
Veuillez agréer, Monsieur, mes sincères salutations.,
Lana Payne
Présidente nationale, Unifor
