Abolir le projet de loi C-51

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D’anciennes luttes qui ont façonné ce pays et permis de faire du monde un meilleur endroit où vivre, comme la grève générale de Winnipeg, le mouvement anti-apartheid et les droits fonciers des Premières Nations, seraient considérées du terrorisme en vertu du projet de loi C-51 du gouvernement Harper. Ces avertissements ont été communiqués à un forum qui se penche sur le projet de loi.

« Ce projet de loi pourrait toucher à des activités de manifestation légitimes, y compris les activités quotidiennes des syndicats et des groupes de justice sociale », a prévenu Sukanya Pillay, directrice exécutive de l’Association canadienne des libertés civiles.

En fait, le nouveau projet de loi représente tellement une menace à la liberté d’expression, au mouvement syndical canadien et à la société civile qu’il devrait être tout simplement aboli, selon ce qu’ont entendu les participants au forum du 16 avril, animé par le président national d’Unifor, Jerry Dias, et le président du Congrès du travail du Canada, Hassan Yussuff.

Le forum a réuni des dirigeants syndicaux, des experts légaux, des militants environnementaux et des représentants des Premières Nations et de groupes musulmans afin de discuter de la menace à la liberté d'expression et d'association que pose le projet de loi C-51.

Jerry Dias a souligné que le forum visait à faire sortir la discussion des coulisses du pouvoir à Ottawa pour la collectivité où les groupes de la société civile verront leurs activités légitimes de contestation du statu quo qualifiées d’illégales par le projet de loi C-51.

« Nous sommes ici aujourd’hui non seulement pour écouter et apprendre, mais nous mobiliser sur la manière de réagir contre le projet de loi C-51 dans cette année d’élections, et de manière générale comment nous pouvons agir ensemble pour répondre aux politiques axées sur la peur », a-t-il ajouté. 

Paul Cavalluzzo, procureur en chef de l’enquête sur le transfert et la torture de Maher Arar, a mentionné que le projet de loi ignore les leçons tirées de cette enquête.

« Le rapport sur Arar a été encensé partout dans le monde, a déclaré Paul Cavalluzzo. Malheureusement, le gouvernement canadien refuse de s’en inspirer pour protéger les valeurs canadiennes et les libertés.»

Étant donné que les gens qui manifestent pour protéger l’environnement ou les droits des travailleuses et travailleurs pourraient être perçus comme une menace aux intérêts économiques des compagnies canadiennes, le projet de loi C-51 les catégorise comme des terroristes, selon les avertissements du forum.

« Ce pays a été bâti sur la paix et l’amitié avec les peuples des Premières Nations, et maintenant on nous qualifie de terroristes », selon le chef Isadore Day de Serpent River.

L’avocate torontoise et consultante en matière de diversité, Thamina Jaferi, a demandé aux participantes et participants de continuer de discuter du projet de loi C-51.

« Nous devons nous assurer que les Canadiens sont conscients de ce qui est en jeu », a-t-elle souligné.